Vin & spiritueux : la révolution tranquille des consommateurs français
- Veronique Darmas
- 14 oct.
- 3 min de lecture
Le marché du vin et des spiritueux en France bouge. Fort. Très fort.
Moins de volume, plus de valeur. Moins d’habitude, plus d’expérience. Moins de consommation, plus de conviction.
Bienvenue dans l’ère du “mieux boire”.

Tendances de consommation du Vin en 2025 - Les données chiffrées
Préférences générales
58 % des Français considèrent le vin comme leur boisson alcoolisée favorite (en léger recul).
17 % de la population affirme ne plus consommer d’alcool (+3 points).
Curiosité forte pour l’innovation vinicole : 76 % des consommateurs.
Œnotourisme : 34 % des Français en ont déjà fait l’expérience dans une région viticole.
Par segments & générations
Chez les 18-25 ans, le vin dépasse pour la première fois d’autres boissons alcoolisées comme boisson préférée (45 %, +6 pts).
Forte montée de la non-consommation, surtout parmi les femmes.
Redéfinition des moments de consommation : le vin rouge reste lié au repas, les blancs/rosés/Effervescents gagnent du terrain pour l’apéritif ou les soirées.
Déconsommation et substitution
Le recul touche certains types de vin selon l’âge et le moment de consommation.
Le vin est souvent remplacé, non par d’autres alcoolisés, mais par des boissons non alcoolisées (eau etc.).
Premiumisation
Les vins coûtant plus de 20 € progressent : de plus en plus de consommateurs acceptent de payer plus pour une meilleure qualité.
L’origine (terroir) gagne en importance dans les critères d’achat, tout comme les labels environnementaux.

Finie la routine, place au sens
Le temps du verre de rouge quotidien est derrière nous. Les Français ne boivent plus par réflexe : ils choisissent. Leur mot d’ordre ? Modération et plaisir.
La consommation d’alcool a chuté de plus de 60 % en un demi-siècle. Mais pas question de parler de désamour : le vin reste la boisson préférée de plus d’un Français sur deux. Il est simplement devenu plus sélectif, émotionnel et responsable.
Aujourd’hui, le consommateur veut savoir d’où vient ce qu’il boit, qui l’a fait et comment. Il veut du sens dans sa bouteille.

L’ère du “mieux boire”
Les vins bio, naturels, sans intrants ou à empreinte carbone réduite explosent.Les labels environnementaux ne sont plus des bonus, mais des déclencheurs d’achat.
L’origine, le terroir et la transparence remplacent les slogans marketing.
Le storytelling authentique vaut plus qu’une étiquette dorée.
Le vin devient un plaisir premium, choisi, assumé, partagé.
Les jeunes bousculent les codes
Contre toute attente, la relève est là. Les 18-25 ans redécouvrent le vin… mais à leur manière.
Pas question de traditions rigides : ils veulent du fun, de la découverte, des expériences. Le vin orange, les vins effervescents, les rosés frais, les canettes ou le Bag-in-Box chic ? Autant de portes d’entrée pour une génération curieuse, connectée et décomplexée.
Le vin devient social, digital, expérimental. Et les marques qui parlent leur langage avec transparence, créativité et éthique marquent des points.

L’innovation, nouvelle vigne de croissance
Le secteur se réinvente. Formats alternatifs, mixologie, e-commerce, œnotourisme expérientiel : la filière explore de nouveaux territoires.
Les Français achètent de plus en plus en ligne, scannent des QR codes, suivent des influenceurs vinicoles sur TikTok, et s’inspirent de cocktails sur Instagram.
Les frontières entre vin, bière et spiritueux se brouillent. Les boissons sans alcool, “no-low”, et les créations artisanales explosent. Le consommateur ne se définit plus par ce qu’il boit, mais par comment et pourquoi il le boit.

Un défi pour les producteurs : rester désirables
Climat, réglementation, concurrence mondiale… Les défis sont nombreux. Mais une chose est claire : le marché français ne se contracte pas, il se transforme.
Les producteurs qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui :
racontent une histoire vraie,
s’engagent dans une démarche durable,
utilisent le digital pour créer du lien,
innovent dans les produits et les formats.
Le vin de demain sera éthique, expérientiel, connecté, ou ne sera pas.

En conclusion : le plaisir reste, les codes changent
La France ne boit plus le vin comme autrefois, mais elle n’a jamais cessé de l’aimer. Ce changement n’est pas un déclin, c’est une renaissance : celle d’un rapport plus conscient, plus curieux et plus respectueux à un produit qui reste un pilier de notre culture et de notre art de vivre.
Un marché qui se repense, un produit qui se redéfinit, une relation qui se renforce : la filière vins & spiritueux entre dans une nouvelle ère de désir, d’audace et d’authenticité.
Source : Sowine

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